Avec sa nouvelle exposition « Senghor et les arts. Réinventer l’universel », le musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris revient sur l’héritage laissé par le poète et le premier président du Sénégal après son indépendance en 1960. Documents inédits, affiches d’époque, livres, dessins et autres œuvres d’art, dressent le portrait de ce grand défenseur de la culture noire.
Senghor a été l’un des principaux protagonistes de l’affirmation de la culture noire à Paris et du concept de négritude, mouvement politique et littéraire contre le mépris colonial français. Sarah Ligner est la co-commissaire de l’exposition : « La naissance de ce mouvement de la négritude sur la culture et la nécessité d’une écriture africaine de l’histoire, c’est ce qui va prendre le format du premier Congrès des écrivains et des artistes noirs à la Sorbonne en 1956. »
Président du Sénégal de 1960 à 1980, Léopold Sédar Senghor a créé le premier Festival mondial des arts nègres : « La tenue de ce premier festival en 1966 à Dakar, qui a vu l’organisation d’une incroyable exposition ‘‘Art nègre’’, qui présentait plus de 500 sculptures africaines, a contribué à l’émergence de lieux de formations, de lieux de diffusion, où chaque culture contribue à cette civilisation de l’universel. »
Virtuose de la diplomatie culturelle internationale, il a aussi été la cible de protestations contre sa vision de l’art de plus en plus officielle qui lui firent quitter le pouvoir : « Critiqué parce que jugé trop francophile. » L’exposition très réaliste rend compte de l’ensemble de ces données contradictoires.
A voir jusqu’au 19 novembre 2023 au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.